Critique des livres

mardi 6 septembre 2011
par  administrateur
popularité : 10%

ARROYO Stephen, Pratique d’interprétation du thème astral, Ed. du Rocher, 1996. IS35 ++

Dans la lignée des enseignements de Rudhyar, voici le dernier ouvrage traduit de l’astrologue humaniste Stephen Arroyo. Sous un titre quelque peu trompeur, puisqu’il s’agit en fait d’un manuel (aucun exemple pratique ni étude de cas) – comme le voudrait d’ailleurs l’exacte traduction du titre anglais (Handbook) –, l’auteur propose une très bonne synthèse des facteurs intervenant dans l’analyse d’un thème et de leurs combinaisons de base. Après le grand classique en la matière qu’est le Manuel pratique d’Astrologie de Georges Antarès (à juste titre le livre d’astrologie le plus vendu en Europe), l’effort de Arroyo mérite certainement une place d’honneur, puisqu’il s’avère être une bonne introduction à l’analyse astrologique pour le débutant, mais aussi un aide-mémoire précieux pour le praticien.

AURIGEMMA Luigi, Le Signe du Scorpion, Editions de l’Herne, 2003. IS51 ++++

Cette réédition d un ouvrage publié il y a 30 ans est tout simplement une perle rare. L’auteur n’est pourtant nullement astrologue, mais historien et psychanalyste. Ayant choisi pour objet d’étude le Scorpion, Luigi Aurigemma parcourt sa symbolique au fil des siècles et des civilisations, nous emmenant dans un voyage d’une rare richesse intellectuelle, allant du IIe siècle (Ptolémée) à la Renaissance. Le lecteur bénéficie ainsi d’une étude très complète « des permanences et des variations » dans la perception du signe, ce qui nous vaut pas mal de découvertes et de surprises, ainsi qu’un très bel éclairage qui, débordant le Scorpion, touche le zodiaque tout entier. Un ouvrage qui devrait figurer dans toute bibliothèque astrologique qui se respecte.

BERRUT Eric, Les Parents dans le thème astral de naissance – Ciel ! Mes aïeux !, Eric Berrut, R. et C. Editeurs, 1999. IS52 ++

Le sous-titre est évidemment une référence à Aïe, mes aïeux ! d’Anne Ancelin Schützenberger, un ouvrage fondamental en matière de psycho-généalogie. On est donc logiquement en droit de penser que nous avons affaire à un livre conjuguant l’astrologie et la psycho-généalogie. Ce n’est pas le cas et, s’il est bien question des parents, force est de reconnaître que le titre induit le lecteur en erreur, du moins dans une certaine mesure. On peut par ailleurs regretter certains points dont l’assimilation régulière entre les positions en maison et les positions en signe (l’auteur parle certes d’analogie, mais il fait plutôt un amalgame), ainsi que quelques égarements à connotation poétique. Les contenus d’ordre psychologique, au sens le plus large du terme (avec notamment des références à la psychanalyse et au développement de l’enfant), n’en sont pas moins intéressants et, en ce sens, ce livre reflète de façon assez judicieuse les acquis de l’astrologie contemporaine.

BORDONI Grazia, Dati di nascita interessanti (Interesting birthdata) – vol.8, Edité par l’auteur, 1996. IS36 +++

Elle tient, avec quelques uns, le haut du pavé des dates de naissance appuyées par des documents officiels. Grazia Bordoni, notre amie et correspondante en Italie, s’évertue à collecter avec un soin particulier des monticules d’informations diverses sur tous les personnages dignes d’intérêt. Parfois, et après des mois d’effort soutenu, elle parvient à retrouver des filiations variées allant de politiques aux mafieux. L’avantage des ouvrages de Grazia est qu’ils sont chauds, c’est-à-dire que les personnages mondiaux cités sont ceux qui ont fait l’actualité dans l’année qui précède la publication.
Egalement, Grazia Bordoni édite des ouvrages ayant trait uniquement aux événements mondiaux variés : tremblements de terre, collisions, crashs aériens, naufrages et autres fracas. D’autres abordent les jumeaux cosmiques, les assassins, les sportifs, le monde de la mode, etc.

BORDONI Grazia, Dati di nascita interessanti (Interesting birthdata) – vol.9, Edité à compte d’auteur, 1998. IS43 +++

Comme chaque année, notre infatigable amie nous revient avec un copieux volume de données italiennes et d’ailleurs. Le contenu ne cesse de s’améliorer au fil des ans. Cette fois, outre une présentation de plus en plus claire, les caractéristiques des personnalités citées sont brièvement traduites en anglais. Une raison supplémentaire pour ne pas s’en priver !

BORDONI Grazia (Sous la direction de), Guida ragionata ai testi in lingue italiana, édité par le Centro di Studi Astrologici « Il Simbolo ». IS30 ++

L’astrologie est si présente en Italie que la publication de ce « Guide raisonné aux textes (astrologiques) en langue italienne » était devenue nécessaire. Sont ainsi repris tous les livres publiés à ce jour en Italie depuis 1900. La recherche et l’effort de Grazia Bordoni sont louables, c’est le moins que l’on puisse dire. Les ouvrages sont classés selon trois catégories : les auteurs, les genres et les sujets. Il m’est difficile de suivre Madame Bordoni lorsqu’elle fait à plusieurs reprises les louanges de Stephen Arroyo, mais il reste que, pour quiconque parle l’italien, ce document constitue une référence essentielle pour connaître les publications astrologiques du pays de Dante Alighieri.

BORDONI Grazia, Il libro degli eventi – Vol. 2, Edité par l’auteur, 1995. IS31 +++

Madame Bordoni, inlassable investigatrice de dates de naissance, tel notre Luc de Marré national, nous propose ici le fruit d’une partie de ses recherches concernant les événements d’intérêt général, sociaux et mondiaux. Les faits intéressant l’Italie sont évidemment les plus nombreux, mais les autres pays ne sont par pour autant en reste. Ainsi, par exemple, le détournement d’un avion français par des terroristes algériens (décembre 1994) est détaillé dans chacun de ses rebondissements, du début à la fin de la prise d’otages. Un travail très complet, dans lequel l’auteur n’oublie pas de citer ses sources, particulièrement utile aux chercheurs qui étudient des cas particuliers (tremblements de terre, attentats, accidents en tous genres, etc.).

BORDONI Grazia, Il Libro degli eventi – Vol. 3, édité par l’auteur, 1997. IS38 +++

C’est – déjà ! – le troisième volume consacré aux événements que publie notre amie Grazia Bordoni, infatigable chercheuse de données de naissance. Les événements sont classés par ordre alphabétique et sont accompagnés d’un commentaire détaillant leurs conséquences. La présentation est toujours très (trop ?) sobre, mais il est vrai que la qualité du fond compense largement les petits défauts de forme. Malgré que le texte soit en italien (mais cela ne devrait pas poser trop de problèmes aux lecteurs de langue française), je le recommande vivement à tous : en astrologie, il n’y a pas que la généthliaque !

CAMPION Nicholas, The Great Year – Astrology, Millenarianism and History in the Western Tradition, Edition Penguin, 1994. IS29 ++++

Les astrologues s’intéressent de plus en plus à leur histoire, ce qui est une très bonne chose. En effet, celle-ci est riche d’enseignements tout comme ce livre dont l’analyse est particulièrement éblouissante. En 500 pages on traverse ainsi l’histoire, partant du monde mésopotamien en passant par Israël et la Grèce antique, Rome, l’ère Chrétienne, le Moyen-âge, la Renaissance et la grande époque des nouvelles découvertes astronomiques, on parvient jusqu’à nos jours.
Le plus remarquable dans cet ouvrage, au-delà de l’étude à proprement parler, est l’alliage entre prudence et pertinence. S’il faut en effet être prudent quant à l’interprétation des conceptions qui nous sont antérieures, pour ne pas y plaquer nos propres présomptions, cela ne signifie pas pour autant que rien ne puisse en être dit. Il suffit pour cela d’un peu de modestie et de s’arrêter là où aucune démonstration ne peut être fournie : l’analyse n’en est pas pour autant moins intéressante, tout au contraire.
On n’en a jamais fini d’apprendre, en astrologie en particulier, et l’érudition de l’auteur a de quoi en étonner plus d’un ! C’est époustouflant.

CHARDAK Henriette, Tycho Brahé – L’homme au nez d’or, Presses de la Renaissance, 2004. IS52 +++

Entre la biographie (beaucoup) et le roman (un peu), cette véritable fresque retraçant la vie de Tycho Brahé, mérite absolument qu’on s y attarde, si ce n est pour connaître et comprendre le parcours tourmenté – dès la naissance – de l’astronome (mais aussi astrologue qui « détestait les astrologues qu’il nommait charlatans, convaincu de l’influence des astres, mais plus encore de la crédulité de ses contemporains », p.114) qui, tout en se situant dans une quête constante de perfectionnement des calculs, ne parvint pas à se défaire complètement des anciens modes de pensée, en l’occurrence le géocentrisme de Ptolémée. C’est ainsi que, ne parvenant pas à se convaincre de la véracité du système copernicien, il proposa un modèle hybride entre géocentrisme et héliocentrisme, où le Soleil et la Lune étaient supposés tourner autour de la Terre tandis que les autres planètes accomplissaient leur révolution autour du Soleil. On le suit dans ses nombreuses vicissitudes existentielles, à commencer par un sacré imbroglio lié à sa naissance qui intéressera au premier degré les férus de psycho-généalogie, sans oublier la mésaventure qui lui coûta son nez, remplacé par une prothèse en or, pour terminer sur sa rencontre avec le jeune Kepler. Légende ou vérité, entre intrigues, trahisons et plagiats, il semblerait que son histoire ait inspiré à William Shakespeare son personnage de Hamlet. Un ouvrage qui se lit avec beaucoup d’intérêt, mais avec un seul petit regret : une référence à Neptune (p.201), planète qui n’avait pas encore été découverte à l’époque !

CLIFFORD Frank C., British Entertainers – The Astrological profiles, Flare Publications, 2003. IS51 ++++

Cet ouvrage, regroupant plus de 800 données de naissance du monde du spectacle britannique, est une véritable mine d’or. Outre que les renseignements complets d’Outre Manche ne sont pas toujours faciles à trouver, même à l’époque de l’internet galopant, il faut ici souligner le travail remarquable accompli par Frank C. Clifford qui, en vrai professionnel de la collecte des données, indique ses sources et ses informateurs, permettant ainsi au lecteur de se faire une idée suffisamment précise de la fiabilité des heures indiquées. A ce propos, on y trouve aussi la classification proposée par la regrettée Lois Rodden, qui signe la préface. Outre de nombreux thèmes qui illustrent l’ouvrage, chaque personnalité est présentée par des éléments biographiques très complets. Un vrai travail de pro.

CORNELIUS Geoffrey et DELVAUX Paul, Le Langage des étoiles – Un Guide illustré des mystères célestes, Gründ, 2004. IS52 ++++

Comme c’est toujours le cas avec les éditions Gründ, le lecteur a droit à un ouvrage magnifiquement illustré, qui vaut déjà son achat pour cette seule raison. Cela ne signifie pas pour autant que le contenu ne soit pas à la hauteur du contenant, que du contraire, puisque les textes sont très clairs et didactiques. Outre la partie astrologique proprement dite, qui détaille les planètes, les signes et de nombreuses correspondances symboliques, le principal intérêt de l’ouvrage réside dans sa partie cosmographique, qu’il s’agisse de la description des mouvements célestes ou de la présentation de nombreuses constellations, à quoi s’ajoute une dernière partie non moins intéressante sur les alignements sacrés de certains monuments et autres sites historiques. On remarquera que, n’en déplaise aux férus de « new age », les auteurs situent le début de l’ère du Verseau à partir de l’an 2300… Pour le reste, et à quelques détails près, on regrettera simplement que l’édition soit réalisée dans un format de poche : de si belles illustrations auraient mérité un peu plus de place !

COUDRET Jean-Louis, La Rigueur des astrologues, Edité par l’auteur, 1996. IS34 +

S’il est un fait irritant en astrologie, c’est de s’apercevoir que l’on travaille sur des données de naissance erronées : le beau château de cartes de l’interprétation s’écroule… Or, souvent les praticiens se contentent de recopier des sources sans les vérifier ou, pire, ils inventent les données qui servent à leur démonstration. Voilà donc le coup de gueule – parfois excessif dans les termes, mais amplement justifié – d’un astrologue qui a relevé un certain nombre de « perles » trouvées dans des ouvrages qui, pour la plupart, sont considérés comme des références en la matière. Vous saurez ainsi comment l’on peut tout expliquer à partir de dates, heures ou lieux de naissances totalement faux, voire même analyser le thème d’une personne alors qu’il s’agit de celui d’une autre !

CUYPERS Jean J.M., Les 12 maisons en astrologie – Précis d’interprétation, Ed. François de Villac. IS29 +++

Saluons avec enthousiasme la parution chez un éditeur français de l’ouvrage d’un belge connu maintenant depuis de nombreuses années.
Paru en 1982 à compte d’auteur, ce livre n’a absolument rien perdu de son intérêt : il est tout simplement indispensable à quiconque veut s’initier à l’astrologie, mais très utile aussi à tous ceux qui pratiquent déjà et qui ont toujours besoin de références précises et sérieuses. En effet, ce travail ne s’arrête pas à la description des douze maisons : on y trouve l’analyse des planètes dans les secteurs, des signes sur les cuspides, de l’emplacement des maîtres des maisons, des maisons dérivées ainsi que des aspects qui se forment de maison à maison. Il aura donc fallu douze ans pour que cette étude soit reconnue par un éditeur : merci Jupiter !

DEFRANOUX Laetitia, Rythmes de Lune, Ed. du Rocher, 1997. IS39 -

Vous trouverez ici toutes les positions lunaires en fonction du signe solaire de naissance, et ce « afin de vous reconnecter à votre Lune intérieure »… La Lune extérieure ne suffit-elle pas ? Mis à part dans les rayons de grandes surfaces, on se demande vraiment quelle est la place de ce livre…

DELMAS Pierre, Le Nombre d’or, les sciences et l’astrologie, Editions du Rocher, 2004. IS52 +++

On peut reconnaître de nombreux mérites à cet ouvrage, à commencer par le fait de se situer dans une perspective mathématique, mais aussi de se fonder sur une hypothèse intéressante, sans oublier qu’il est illustré par de nombreux exemples classés en différentes catégories, dont plusieurs cartes du ciel à l’appui. L’idée de départ réside dans le fait d’appliquer le nombre d’or (également appelé la divine proportion, équivalent à 1,618) à l’astrologie, avec toute une série de conséquences que ce soit en termes planétaires ou d’aspects à considérer. Il s’agit indubitablement d’une piste de recherche intéressante, qu’il conviendrait de creuser et l’on ne peut que saluer l’effort de l’auteur qui fait dès lors office de précurseur, du moins en langue française. Cela l’expose à parfois quelques approximations en termes d’analogies et de parallélismes, mais il n’en reste pas moins que ce genre d’ouvrage, qui pousse à la réflexion et à la recherche, fait trop souvent défaut dans notre domaine.

DEMAR Patrick, La Chanson française en Europe – Des francophones à la french touch, de A à Z, Patrick Demar, Edité par l’auteur, 2002. IS51 ++

Que ce soit par intérêt pour la recherche ou parce que vous êtes passionné(e) de chanson, vous aurez raison de vous procurer cet ouvrage qui brasse un tableau très complet des chanteurs et des groupes qui passent plus ou moins régulièrement sur les ondes. L’effort réalisé par l’auteur est considérable, même si on peut regretter l’absence d’indications concernant les sources et les informateurs, de même que quelques coquilles de-ci de-là. Cela n’empêche que l’utilité de ce travail reste indéniable, d’autant plus que, au détour des pages, on y découvre des informations peu connues. Vous saviez par exemple que Michel Houellebecq, l’auteur des « Particules élémentaires » avait réalisé un disque de « rap mou » ? Moi non !

DEMAR Patrick, La Nouvelle chanson francophone – 200 chanteurs pour l’an 2000, Tome 1 (de A à L), Edité par l’auteur, 1998. IS45 +++

Il ne s’agit pas vraiment d’un répertoire de données au sens classique du terme puisque cet ouvrage thématique n’intéresse pas seulement les astrologues en quête de données de naissance, mais aussi tous les passionnés (ou simples amateurs) de chanson en langue française. Outre les différents renseignements usuels (noms de scène et ceux à l’état civil, plus naturellement les dates, lieux et heures de naissance de la plupart des artistes cités), on y trouve les informations biographiques indispensables et les diverses discographies. Le collecteur de données regrettera cependant que ni les sources ni les informateurs ne soient cités, ce qui ne permet pas de s’assurer de la véracité de certaines données.
Attention : après confirmation écrite de l’auteur, il s’avère que le renseignement publié par Patrice Petitallot (in « La Lettre du Cadran#41 ») – et repris in « Datasophia#6 » – concernant Patrick Bruel est faux : Patrîîîîck est né à 8h48 CET (7h48 TU) et non à 8h. Cela ressemble à s’y méprendre à l’histoire de l’arroseur arrosé...
En fin d’ouvrage, un index reprend les dates et mois (mais pas les années) de naissance des chanteurs cités. Deuxième tome à paraître en juin 1999.

DISCEPOLO Ciro e MAGGIORE Francesco, Elementi di astrologia professionale, Blue Diamond Publisher, 1996. IS36 +++

Après les Révolutions Solaires, Ciro Discepolo cosigne un ouvrage qui affronte un problème d’actualité en ces temps de crise de l’emploi : celui de l’orientation professionnelle. La première partie, signée par Francesco Maggiore, est théorique : outre les acquis nous venant du passé, sont exposées de façon succincte les tendances professionnelles en fonction des dominantes planétaires et de quelques données du thème natal. La deuxième partie, par Ciro Discepolo, est pratique : de nombreux thèmes illustrent quinze orientations différentes, allant de la médecine à la gymnastique. Il est bien évident qu’une telle perspective ne peut pas être exhaustive, mais l’ouvrage est d’utilité pour la réflexion qu’il a le mérite de susciter en la matière.

DISCEPOLO Ciro e MAGGIORE Francesco, Introduzione alla sinastria – Astrologia dei rapporti umani, Blue Diamond Publisher, 1996. IS38 ++

Dans la lignée de ce qu’ils avaient proposé au sujet de l’orientation professionnelle, nos deux auteurs s’attaquent cette fois à la synastrie. Francesco Maggiore signe la première partie, dans laquelle – après un bref aperçu historique – il analyse l’un après l’autre les différents aspects (répartis entre « bons » et « mauvais ») entre deux thèmes. L’approche est claire et simple, davantage utile à l’étudiant qu’au praticien chevronné. L’auteur lui-même souligne deux aspects de cette technique qu’il ne fait qu’effleurer : le rapport entre les dominantes et l’emplacement en Maisons. La deuxième partie, par Ciro Discepolo, est axée sur des exemples de couples célèbres. Ces couples sont pour la plupart italiens – le seul à 100 % étranger étant celui entre Woody Allen et Mia Farrow –, ce qui limite forcément l’intérêt de lecteurs étrangers. Par ailleurs, Ciro Discepolo propose une lecture de la synastrie par l’attribution de points aux aspects, tout en précisant que cette cotation ne préjuge ni de la qualité ni de la durée de la relation entre les sujets : par exemple, le couple entre Federico Fellini et Giulietta Masina n’obtient que 8 points (correspondant à un rapport médiocre) et, s’il est vrai que Fellini a toujours eu une amante attitrée, il n’en reste pas moins que leur union a duré plus de 50 ans et que Masina fut une des actrices fétiche du réalisateur.

DISCEPOLO Ciro e PALLADINO Massimo, Effemeridi previsionali 1870-1900, Blue Diamond Publisher, 1996. IS34 ++

Les astrologues contemporains, souvent trop attentifs à l’« ici et maintenant », en oublient de réviser leur histoire, tout comme d’ailleurs l’Histoire tout court. Il est vrai qu’il est de plus en plus difficile de se procurer des éphémérides d’avant 1900, et c’est justement la lacune que vient combler cet ouvrage, dont les positions planétaires sont calculées pour 0h TU. S’il faut saluer l’effort, on peut cependant regretter que n’y figurent pas nombre d’informations pourtant utiles, telles que les ingrès, ou les dates du cycle lunaire et des éclipses. Mais, comme on dit, « à la perfection nul n’est tenu ».

DISCEPOLO Ciro e ROSSETTI Andrea, Astro & geografia, Blue Diamond Publisher, 1996. IS37 ++

L’Astro*Carto*Graphie est une méthode pratiquée depuis plusieurs années, conçue et appliquée par Yves Christiaen dès 1953 et popularisée par Jim Lewis dans les années 70. Son usage est cependant resté pendant longtemps le privilège de quelques uns, qui n’avaient pas peur d’effectuer manuellement les calculs nécessaires. Depuis, il existe quelques logiciels destinés à simplifier la vie des praticiens. Ciro Discepolo est l’auteur d’un d’entre eux, conçu en collaboration avec Luigi Miele. Dès lors, ce manuel propose les éléments fondamentaux pour une lecture de la carte Astro*Carto*Graphique : explication des angularités et des croisements planétaires, avec de nombreux exemples venant appuyer la méthode. La littérature dans ce domaine étant encore très pauvre, on ne peut que saluer l’effort de divulgation des auteurs.

DISCEPOLO Ciro, Astrologia attiva, Edizioni Mediterranee, 1998. IS45 +++

Davantage que dans son Breve guida alla consultazione astrologica, l’auteur développe ici ses conceptions en matière de Révolution Solaire dirigée, ainsi que l’impact des transits et, surtout, comment utiliser ces deux techniques pour « gouverner » les astres et non se laisser guider par eux. Partant des transits de Mars jusqu’à Pluton, on se demande pourquoi ceux de Jupiter sont passés sous silence, mais l’honnêteté intellectuelle dont fait preuve Ciro Discepolo – n’hésitant pas à mentionner ses échecs – est tout à son honneur. Un excellent un ouvrage pour quiconque, comprenant l’italien, veut s’initier à une technique (les RS dirigées) qui mérite l’attention de tout praticien.

DISCEPOLO Ciro, Breve guida alla consultazione astrologica, Edizioni Ricerca’90, 1998. IS45 ++

Malheureusement non disponible à la vente, mais uniquement « offert à des amis, connaissances et consultants », ce petit livret est un condensé d’astrologie qui commence par une série de questions-réponses des plus intéressantes (du genre : comment répondre au fait que selon le Nouveau Catéchisme la consultation d’un astrologue est un péché ?). L’auteur y développe ensuite un de ses fers de lance, le changement de lieu lors des Révolutions Solaires pour optimiser leurs effets. Un résumé aussi efficace que concis.

DISCEPOLO Ciro, Circa 200 oroscopi di VIP dello spettacolo, Blue Diamond Publisher. IS46 ++

Beaucoup de personnalités italiennes, mais pas seulement, composent cette compilation utile à tous les chercheurs et passionnés du monde du spectacle. Toutes les données proviennent des archives de Grazia Bordoni, une garantie de sérieux indispensable. Seuls regrets : les sources (état civil, renseignement personnel, etc.) ne sont pas précisées et aucune note biographique n’accompagne les cartes du ciel.

DISCEPOLO Ciro, Esercizi sulle Rivoluzioni Solari Mirate, Blue Diamond Publisher, 1996. IS35 ++

Depuis des années, l’auteur – connu pour sa rigueur scientifique – étudie et met en œuvre une technique particulière : les Révolutions Solaires Orientées. De quoi s’agit-il ? Les adeptes de la RS savent bien que, forcément, celle-ci n’est pas toujours favorable. Comment dès lors conjurer le sort ? La réponse de Ciro Discepolo est simple, bien qu’elle puisse s’avérer coûteuse : allez passer votre anniversaire ailleurs, là où les angles du thème sont mieux disposés et où les planètes se situent en des Maisons plus favorables. Cela peut vous mener très loin, des îles Hawaï (extrême Ouest) à Vanuatu (extrême Est), jusqu’aux endroits les plus improbables et méconnus.
L’ouvrage regroupe uniquement des cas pratiques, illustrés par le thème natal, la RS de base et la RSO proposée par l’astrologue à ses clients. Mis à part quelques exceptions – que l’auteur justifie par des heures de naissance inexactes –, tous les cas exposés eurent un dénouement positif, ce qui est encourageant. Cependant, comment savoir a contrario les effets qu’aurait produit la RS de base ?
Si les praticiens de la RS trouveront ici matière à réflexion, les autres peuvent toujours essayer de chercher des sponsors auprès des agences de voyage !

DISCEPOLO Ciro, Nuovo Dizionario di Astrologia, par Ciro Discepolo, 1996. IS38 ++

Le désormais classique Dictionnaire Astrologique de Henri-J. Gouchon fut traduit en italien il y a plusieurs années, sur une proposition de Ciro Discepolo. Celui-ci, constatant l’évolution rapide de notre société et donc aussi l’astrologie, a pensé à juste titre qu’un nouveau dictionnaire, introduisant des termes tels que « ordinateur », « Astro*Carto*Graphie », « Révolution Solaire Orientée » et « SIDA », serait utile.
L’ouvrage, plus condensé que celui de son prédécesseur, présente l’avantage d’être illustré par de nombreux thèmes d’exemples. Naturellement, il souffre de certaines lacunes et de quelques généralisations typiques (et inévitables) à une telle entreprise, qui ne peut couvrir de manière exhaustive toutes les voix citées. C’est de toute façon un bel effort, qui mérite le détour de tous ceux qui comprennent l’italien.

DISCEPOLO Ciro, Piccola guida all’astrologia, Ed. Armenia-ECO, 1998. IS45 ++

Un manuel d’astrologie comme il en existe tant d’autres ? Non. L’auteur nous propose ici le pendant italien du « Traité pratique d’Astrologie » d’André Barbault, en version plus condensée. Souhaitons qu’il devienne une référence pour les étudiants transalpins. Il le mérite d’autant plus que, loin des discours complaisants et verbeux qui abondent de nos jours dans la littérature astrologique, l’auteur va droit à l’essentiel.

DISCEPOLO Ciro, Transiti e Rivoluzioni Solari – Un sistema nuovo per due metodi antichi, Ed. Armenia. IS46 ++++

Mais comment diable fait-il ? Non content de diriger une revue d’excellente facture (Ricerca ‘90), d’être le créateur d’un logiciel d’astrologie (Astral), d’organiser un colloque annuel à Vico Equense, Ciro Discepolo nous étonne par le nombre d’ouvrages qu’il produit. Qui plus est, cette accumulation quantitative n’est pas au détriment de la valeur qualitative, que du contraire. De quoi donner mauvaise conscience à la plupart de ses confrères ! Heureusement, sa gentillesse et sa sympathie excluent tout sentiment de ce genre à son égard.
Bien que l’auteur se défende d’avoir produit une Bible, on peut légitimement parler de Somme astrologique relative aux transits et aux Révolutions Solaires. Chercheur infatigable, il nous offre généreusement ses connaissances qui – le fait mérite d’être souligné – ne sont pas issues de pures spéculations ou de théories plus ou moins fumeuses, mais de sa pratique et de sa longue expérience – cent cas de personnalités (pour la plupart italiennes) venant compléter ce tour de force. Jugez-en : rien qu’en matière de RS orientées, il a envoyé quelques 10.000 personnes fêter leur anniversaire dans des endroits précis ! Le résultat – quelques 500 pages – dépasse largement les espérances de tous ceux qui sont convaincus que l’astrologie est avant tout l’affaire d’artisans – ces artistes voués à la pratique. Et tant pis pour tous les psycholo-gisants !

EDIS Freda, The God Between – A Study of Astrological Mercury, Arkana Penguin Books, 1995. IS35 ++
Après un ouvrage sur Vénus, voici que cette excellente maison d’édition propose une étude sur Mercure dans laquelle vous trouverez tout ce que vous avez toujours voulu savoir (sans jamais oser le demander ?) sur son histoire, sa psychologie et sa mythologie (1ère partie), ses aspects et ses positions en signes et en Maisons (2ème partie). Enfin, les études de cas (3ème partie) sont suivies par une abondante bibliographie.
Cet ouvrage comble agréablement une lacune dans la littérature astrologique.

FALLON Astrid & VANDER LINDEN André, The Précise Planetary Phenomena 1900-2050. Ephemeris ans Graphs, Fallon Astro Graphics, 2005. IS52 ++++

Astrid Fallon, première Présidente de la FAB, a déjà une très belle et extrêmement utile production derrière elle, à commencer par cet outil d’une valeur inestimable que sont les Ephémérides graphiques et prévisionnelles 1920-2040 (Editions du Rocher, 1998) et les très détaillés Cycles et calculs astrologiques (Editions du Rocher, 1998), sans oublier diverses publications annuelles dont nous espérons vous parler bientôt. Quant à André Vander Linden, tout le monde sait (ou devrait savoir !) qu’il est le concepteur de l’excellent logiciel Zodiac. Astrid et André se sont donc associés pour nous proposer ces PPP qui comprennent une véritable masse d’informations techniques sur pas moins de 150 années. On trouve ainsi, outre les aspects au jour le jour et à la minute près, en longitude et en déclinaison, des tableaux traçant les évolutions planétaires (également en longitude et en déclinaison), ainsi que les périodes d’influence des aspects entre planètes lentes, les dates et heures des ingrès et des stations planétaires, sans oublier – entre autres informations – les postions héliocentriques. A noter que, pour ce qui est de l’astrologie géocentrique, Cérès et Chiron sont également repris. Le seul regret que l’on puisse formuler c’est que les textes sont en anglais mais, pour le reste, c’est un vrai travail de pro : la précision des calculs n’a d’égal que la beauté des graphiques. Disponible en version imprimée (par tranches de dix ans) et en version CD-Rom (complets).

FALLON Astrid, Planetary cycles at a glance, Fallon Astro Graphics, 2001. IS52 ++++

L’utilisation des cycles planétaires est extrêmement importante en astrologie tant généthliaque que mondiale et cette brochure mérite de ne pas passer inaperçue car Astrid Fallon propose ici un outil très intéressant, destiné à faciliter la vie des praticiens qui n’auront plus besoin de faire de longues recherches pour suivre les ballets planétaires, qu’il s’agisse de cycles simples ou composés. On ne peut que s’émerveiller devant les figures tellement harmoniques que tracent dans le zodiaque les successions des conjonctions entre planètes lentes, figures qui sont d’ailleurs exaltées par l’aspect esthétique qui distingue toutes les productions de l’auteur : c’est vraiment l’harmonie des sphères ! Outre les cycles « classiques », le lecteur trouvera d’autres informations très utiles, dont les aphélies, les périhélies et les nœuds planétaires au 1er janvier 2000, les âges auxquels se produisent les cycles existentiels importants, sans oublier un des domaines de recherche privilégiés par l’auteur, les déclinaisons. Chapeau bas.

GALE DREYER Ronnie, Venus – The Evolution of the Goddess and Her Planet, Editions Aquarian, 1994. IS31 ++

Amplement documenté, cet ouvrage est divisé en deux parties : la première retrace l’histoire de la déesse Vénus depuis ses sources paléolithiques jusqu’à la Renaissance ; la deuxième, plus classique, est consacrée à l’analyse de la planète dans le thème. Malgré le fait que l’auteur accrédite le stéréotype courant attribuant l’amour à Vénus (planète des sentiments), cet ouvrage mérite sans aucun doute de figurer dans vos bibliothèques, au rayon « monographies ».

GIANI Patrick, L’Astrologie karmique – Principes de base et pratique, Éd. De Vecchi. IS53 -

En dehors de tout jugement personnel sur la notion de karma que certains astrologues se sont appropriés, allant chercher une quelconque dette dans des vies antérieures soi-disant décelables dans le thème natal, il faut accorder à l’auteur un verbe passablement fluide. Ce n’est de toute façon pas la notion de réincarnation qui gène, mais le fait que sur base d’un thème natal, on nous tartine sur d’improbables indications concernant nos vies antérieures. Cela vaut d’autant plus dans ce cas que l’on doit se farcir des réflexions au ras des pâquerettes sur la culture judéo-chrétienne, du genre : « si t’es gentil, tu vas au Paradis, si t’es méchant tu vas en Enfer. Avec un lot de consolation tout de même : si t’es gentil mais que tu as été parfois méchant, tu vas au Purgatoire. » Ou, plus prosaïquement : « pourquoi untel a-t-il de la chance en amour et un autre de la malchance en affaires ? » Ben tiens : c’est que l’un a été gentil dans sa vie antérieure et l’autre pas !
Par ailleurs, on découvre dans cet ouvrage une définition de l’astrologie karmique pour le moins surprenante : « l’Astrologie karmique repose sur la connaissance des lois du monde non visible et sur l’étude des indices karmiques du thème. » Suivez mon regard…
Soulignons enfin que, contrairement à ce que l’auteur prétend, le mot inné ne signifie pas « avant la naissance » mais « né en » (in-natum), c’est-à-dire « avec telle ou telle caractéristique ». Sans doute, dans une de ses vies antérieures, était-il un piètre latiniste…

GOUIRAN Robert et MERCIER Francine, L’Astrologie questionnaire – Réponses à des questions, Éditions SAR, 1994. IS29 +++

Voilà un ouvrage comme on en voudrait beaucoup : précis, concis et, surtout, directement rattaché à la pratique de l’astrologue, avec des exemples à l’appui. Le ton est également exemplaire de finesse et d’intelligence du cœur comme de l’esprit. Les auteurs ne sont pas des inconnus de nos membres : en mai 1993, ils avaient en effet présenté un séminaire Astrosophia particulièrement remarquable sur les techniques de la consultation, suivi par la publication d’un ouvrage sur ce même thème (L’Astrologie face au réel, Ed. SAR, 1993 ++++).
Si, même parmi les astrologues, beaucoup se demandent quelle est la valeur prédictive de l’astrologie, ce livre va en tout cas au-delà de la sempiternelle analyse de la personnalité. Vos consultants et amis vous appellent avec des questions très précises ? Achetez-le rapidement et vous apprendrez à en épater plus d’un !

GUIRAUD François, Symbolisme et interprétation des Nœuds Lunaires – Les mystères du Dragon, Ed. du Rocher, 1997. IS39 -

Les Nœuds lunaires font partie de ces domaines de l’astrologie encore mal connus et mal compris. Mis à part quelques ouvrages, les publications à ce sujet sont plutôt rares et l’on pouvait donc espérer se réjouir avec celle-ci. Hélas, on est bien obligé de déchanter : le lecteur, submergé par de savantes considérations mystico-philosophiques, emporté par de successifs refrains karmiques (et dire qu’en 1996 la kar-macarena nous a tellement bassiné les oreilles !), à quoi s’ajoute un zeste de Lune noire (rien à voir avec le citron vert…), ne trouvera ici pas un seul élément lui permettant d’affronter concrètement l’interprétation. Et ce, malgré plusieurs thèmes d’exemples qui, pour l’explication qu’en donne l’auteur, n’ont nullement besoin de l’intervention des Nœuds. Il est d’ailleurs regrettable que la plupart des références quant aux sources ne figurent pas, ce qui jette le doute sur l’authenticité de certains thèmes, et pour cause : celui de Omar Sharif, par exemple, est faux (dommage pour l’interprétation qui perd dès lors toute valeur), comme celui de Jacques Brel. Outre des phrases on ne peut plus fumeuses, du genre « le Nœud Sud de la Lune correspond au sommeil de l’énergie cosmique primordiale en nous, et représente son abri à l’intérieur de notre corps », vous trouverez dans ce livre un véritable scoop : « (L’Apôtre) Paul lui-même (était) fortement marqué par les Nœuds Lunaires – le Nœud Sud, vraisemblablement ». Pour ma part, et sans avoir dressé son thème, je peux vous assurer que Gordias, le roi de Phrygie, était lui aussi fortement marqué par un Nœud, bien évidemment gordien…

HARVEY Charles, CAMPION Nicholas, BAIGENT Michael, L’astrologie mondiale, Editions du Rocher. IS30 ++++

Saluons chaleureusement la publication en français d’une recherche majeure de nos confrères britanniques, dont la version originale en anglais avait déjà été largement signalée dans nos colonnes. Grâce à l’insistance de Bernard Crozier et au travail minutieux de Charles Ridoux, le traducteur (qu’ils soient tous deux particulièrement remerciés), plus aucun astrologue de langue française ne pourra se dispenser de posséder ce magnifique ouvrage, sous prétexte qu’il ne comprend pas la merveilleuse langue de Shakespeare.

HERSCHEL James, A History of Horoscopic Astrology – From the Babylonian Period to the Modern Age, Ed. AFA, 1996. IS37 +++

En matière d’histoire de l’astrologie, il n’existait jusqu’à présent qu’un seul ouvrage de référence, celui de Wilhelm Knappich (Histoire de l’Astrologie, Ed. Vernal – Philippe Lebaud), paru il y a déjà 30 ans en allemand et traduit en français en 1986. C’est dire si – malgré les qualités de cette référence – il y avait une lacune en la matière. Celle-ci vient d’être comblée, du moins en langue anglaise, par un ouvrage destiné à faire date. Si la partie consacrée à l’astrologie babylonienne est un peu courte – ce qui s’explique par le fait que l’ouvrage est consacré à l’astrologie horoscopique, dont les Grecs furent les véritables initiateurs – les autres (consacrées aux astrologies grecque, médiévale, moderne et contemporaine) sont abondamment développées, essentiellement par auteurs. Concernant la partie sur l’astrologie contemporaine, s’il était bien évidemment impossible à l’auteur de citer tout le monde, regrettons cependant l’absence (pour la Belgique) de Louis Horicks et Henriette Michaux, dont le Traité Pratique d’Astrologie Mondiale reste une référence absolue. Egalement, une liste (avec adresses) des principales associations et groupements de par le monde aurait été la bienvenue. Malgré cela, comme toujours chez nos confrères anglophones, l’ouvrage est particulièrement clair – chaque chapitre étant complété par un résumé des points saillants à retenir – et complet (notamment eu égard aux références et à la bibliographie – mais pourquoi donc sont-ce quasiment les seuls à citer systématiquement leurs sources ?). Quelques remarques relatives à différents sujets auxquels est confrontée l’astrologie contemporaine complètent cet excellent livre.

JAY Danièle, Le Ciel en mouvement – Clé des jugements astrologiques, Ed. Sep Hermès, 2006. IS51 ++++

Abordant un sujet réputé difficile avec un indéniable sens pédagogique, l’auteur réussit l’exploit de le rendre abordable. Il est vrai que, dans cet ouvrage, il est question de cosmographie et que les formules mathématiques ne manquent pas, mais il ne vous faudra pas longtemps pour surmonter vos réticences éventuelles tant le langage est clair et les explications limpides. De toute façon, pour retrouver la plénitude du savoir astrologique, son essence, où le sujet est forcément placé au centre de son monde, on ne peut se limiter à l’utilisation des positions en longitude. Comprendre ce que l’on entend par « sphère locale », les différentes coordonnées célestes (équatoriales et écliptiques), le mouvement diurne et bien d’autres notions pour en arriver à une utilisation plus judicieuse des outils astrologiques, voilà le défi relevé avec brio par Danièle Jay. Un ouvrage de référence, qui fait d’ores et déjà date.

LABOURE Denis, Cours pratique d’Astrologie – Secrets de l’astrologie des anciens, Editions Chariot d Or, 2004. IS52, Rubrique : Plaît-il Pluton ? +++

Ce ne sont pas les manuels d’astrologie qui manquent sur le marché, avec des résultats le plus souvent assez moyens (quand ils ne sont pas franchement médiocres), se résumant généralement à un amoncellement de recettes qui ne permettent guère d’aller dans le sens d’une vraie synthèse. A quoi bon alors en sortir encore un ? En réalité, cet ouvrage ne manque pas de qualités : très clair dans son exposé, il permet d’évoluer pas à pas vers des bases interprétatives bien réelles, amplement suffisantes pour un étudiant et qui devraient même s’avérer utiles à certains praticiens ! On ne peut donc que saluer le travail de Denis Labouré, qui a réussi le pari d’innover dans un registre où le lecteur est plutôt habitué à passer du pareil au même.
En revanche, force est d’épingler quelques points plus gênants. Dans certains cas, il s’agit de faits relativement accessoires, mais dans d’autres il est difficile de ne pas se poser de questions sur le fond.

  • On peut ainsi déplorer parfois l’attitude de l’auteur, qui se sent obligé d’émettre des jugements aussi catégoriques qu’à l’emporte-pièce. On découvre par exemple, sans autre forme de procès, que « indépendamment de son utilité technique ou militaire, la conquête de l’espace est une grande défaite de l’humanité… » (p.372). Le cas le plus flagrant est toutefois celui des transsaturniennes, qui sont reléguées au rang de « cailloux », tandis que les astrologues qui s’intéressent aux découvertes dépassant le ciel connu par les Anciens sont assimilés à des enfants jouant « sur la dernière console de jeux vidéo à la mode »… (p.34). Outre que cela traduit un indéniable dédain pour la plupart de ses confrères, s’il fallait suivre l’auteur dans ce genre d’idées, la recherche et les nouvelles hypothèses devraient être exclues en astrologie et nous ferions tous bien de rester ancrés à une Tradition inébranlable. Or, contrairement à ce que laisse supposer l’auteur, la Tradition n’est pas une somme de connaissances statique, établie une fois pour toutes : l’astrologie n’a jamais cessé d’évoluer au fil des siècles, en intégrant les contextes sociaux, culturels, scientifiques et autres. Il est d’ailleurs étrange (symptomatique ?) que, plus loin, l’auteur compare les Maisons à la télécommande d’un poste de télévision (p.242), voulant sans doute faire preuve de modernisme, mais sombrant ainsi dans une aberration puisque, contrairement à un poste de télévision qu’on ne peut utiliser convenablement qu’en regardant une chaîne à la fois, les différents secteurs de l’existence humaine sont interdépendants. Plus flagrant encore : n’étant pas visibles à l’œil nu, et donc pas par nos ancêtres, les transsaturniennes ne mériteraient pas la considération des astrologues ; en revanche, s’agissant des étoiles fixes, Denis Labouré utilise leur type spectral, autrement dit un acquis de la science moderne que, forcément, les Anciens n’utilisaient pas…
  • Par ailleurs, si l’approche est particulièrement limpide et didactique, on peut regretter que l’ouvrage ne soit illustré que par un seul exemple, dont l’interprétation est plutôt élogieuse (à quelques détails près). Or, il s’agit du thème de l’auteur lui-même, sans que cela soit clairement indiqué…
  • Quant à l’évaluation de l’état zodiacal d’une planète, fondée sur un « baromètre » fourni par l’auteur, on se retrouve face à des méthodes comptables où les planètes se voient attribuer des bons ou des mauvais points en fonction de leur situation… Autrement dit, l’interprétation se perd dans des comptes d’apothicaires au détriment des évaluations qualitatives, comme certains astrologues du siècle dernier avaient déjà vainement tenté de le faire, notamment s’agissant du calcul de la dominante. On pourrait toutefois passer outre ces remarques s’il n’y avait des questions de fond nettement plus sensibles.
  • On dénombre ainsi quelques contradictions flagrantes, notamment là où l’auteur veut faire preuve de modernisme tout en s’accrochant à ses conceptions prétendument traditionnelles. La première option donne lieu à des affirmations très claires : « il n’y a, en soi, ni planètes bénéfiques ni planètes maléfiques » (page 57) ; la deuxième produit des sentences encore plus catégoriques : Saturne est « très maléfique. Très dangereux quel que soit l’aspect » (p.82). Cherchez l’erreur…
  • Dans la partie relative aux aspects, l’auteur se sert d’une citation de Kepler, mais il oublie de parler des aspects képlériens… Là aussi, on peut déceler une contradiction puisque lesdits aspects ne sont pas considérés comme traditionnels. Il est vrai que l’auteur se sert de Kepler pour appuyer la thèse selon laquelle les aspects ne sont qu’une façon qu’ont les astres de se regarder, autrement dit de s’échanger de la lumière, alors que la théorie de Kepler à ce propos n’a rien à voir (c’est le cas de le dire…) avec ce principe puisqu’elle trouve son fondement dans des lois à la fois géométriques et musicales…
  • S’agissant toujours des aspects, on peut aussi se demander, puisque la théorie adoptée est fondée sur l’échange de lumière, pourquoi considérer les aspects à la Part de Fortune (p.363), qui est un point fictif et qui ne peut donc envoyer ni recevoir aucun rayon lumineux ? Dans ce cas, on il semblerait logique d’admettre seulement la conjonction puisque, dans le sens classique, ce n’est pas un aspect.
  • Là où toutefois le bât blesse vraiment c’est concernant la question des termes. Denis Labouré indique que Ptolémée nous a transmis trois systèmes en la matière, dont celui dit « égyptien » et qui est utilisé dans l’ouvrage sans que cela fasse l’objet d’une justification particulière. Or, dans son livre Prédire par l’astrologie horaire (Editions Cédra-Astralis, 1995, p.57), c’est le système développé par Ptolémée lui-même qui est utilisé ! Ne cherchons pas une explication, qui ne se trouve dans aucun de ces deux livres…

Au bout du compte, on ne sait trop que dire de cet ouvrage, qui aurait mérité de faire référence en la matière : c’est un peu l’histoire du verre à moitié vide ou du verre à moitié plein et c’est bien dommage.

LENOBLE Yves et GESTAS Catherine (Sous la direction de), Pluton et son symbolisme – Le Congrès d Hermès, Editions SEP-Hermès, 1999. IS51 ++++

Dernier congrès SEP-Hermès de la série consacrée aux planètes (sous l’égide d Yves Lenoble et de Catherine Gestas), celui-ci ne déroge pas aux habitudes en termes d intérêt, avec une bonne vingtaine d’intervenants traitant de sujets aussi variés que passionnants. L’ouvrage est d’autant plus intéressant que, à ma connaissance, il s’agit seulement de la deuxième œuvre collective à ce propos (après Enquête sur Pluton, datant du milieu des années 70 et présentée par Alexandre Volguine). Quant au fait que l’astre ait été récemment déclassé de son statut planétaire par les astronomes, cela ne doit nullement nous empêcher de le considérer de près car il faudrait être vraiment de mauvaise foi (un défaut typiquement plutonien…) pour ne pas se rendre compte de son intérêt, tant en matière interprétative que prévisionnelle.

LENOBLE Yves, Initiation à la pratique des cycles planétaires, Éditions de l’ARRC, 1994. IS29 +++

De plus en plus d’astrologues se passionnent pour les cycles planétaires, que ce soit sur le plan mondial ou sur celui individuel. L’ouvrage de Yves Lenoble n’est pas une simple compilation des contributions des auteurs les plus intéressants : c’est un livre très précieux pour ses apports tant techniques (calcul des différents cycles composés, avec plus de cinquante pages de tableaux particulièrement utiles) que psychologiques (les différents âges de la vie expliqués par les cycles simples, avec un éclairage psychanalytique - particulièrement limpide - pour les premières années de vie). Quelques cas pratiques viennent confirmer la validité de cette approche.
La bibliographie, qui a le mérite de ne pas se limiter à l’astrologie et de mentionner aussi les articles, n’a qu’un seul défaut : celui d’avoir laissé de côté un ouvrage majeur (belge de surcroît !), le Traité pratique d’astrologie mondiale de Louis Horicks et Henriette Michaux (récemment réédité). Par ailleurs, n’y est pas repris l’ouvrage de Matila Ghyka auquel pourtant l’auteur se réfère dans le texte.

MAYO Jeff, Astrology – A Key to Personality, Editions Penguin. IS32 +

Voici un manuel d’astrologie particulièrement clair et synthétique, qui constitue une bonne approche du domaine. Remarquons cependant qu’en matière de maîtrises, l’auteur oublie de mentionner que, traditionnellement, Mars, Saturne et Jupiter gouvernent respectivement le Scorpion, le Verseau et les Poissons, ne mentionnant à cet égard que les transsaturniennes. Par ailleurs, seuls les aspects majeurs sont détaillés (parmi les mineurs, seuls les semi-carrés et les sesquicarrés sont brièvement abordés). Figurent également quelques notions d’astrologie médicale, de prévisionnelle et des conseils pour l’astrologue consultant.
Comme la plupart des astrologues anglophones, l’auteur a une approche influencée par la psychologie analytique jungienne.

MILLER Gérard, Ce que je sais de vous… disent-ils, Editions Stock, 2000. IS51 ---

Parmi les pourfendeurs de l’astrologie, il faut compter l’inénarrable Gérard Miller, psychanalyste de son état, dont le côté pince-sans-rire lui vaut de figurer en bonne place parmi les acolytes de Laurent Ruquier. N’ayant sans doute rien trouvé de mieux pour se faire remarquer, il ne rate pas une occasion d’émettre des jugements aussi solennels qu’à l’emporte-pièce sur des sujets qu’il maîtrise peu ou pas du tout. Avec cet ouvrage, où il croit manifestement faire preuve d’humour, il ne parvient qu’à prouver sa méconnaissance de ce dont il traite. C’est ainsi qu’en lieu et place d’une saine critique de notre pratique ou de certaines de ses dérives (critique qui serait admissible et même la bienvenue, si tant est qu’elle soit de bonne foi), il ne fait que se moquer de tout, à commencer par les lecteurs. C’est tout bonnement pitoyable.

MORIN Jean-Baptiste, Astrologia Gallica – Book Twenty-Two, Directions, Traduit du latin par James Herschel Holden, Ed. AFA, 1994. IS38 ++++

Il aura fallu qu’il traverse l’océan pour que ce livre soit traduit ! C’est tout de même regrettable que nos classiques ne soient pas disponibles chez nous, surtout quand l’on voit le nombre d’ouvrages de nos contemporains qui ne font que répéter ce que d’autres ont déjà dit sans y ajouter quoi que ce soit de neuf, si ce n’est parfois de belles bourdes… Il faut souhaiter que nos amis de la FDAF, qui se sont attelés au projet de publier des « classiques », puissent combler au plus vite les nombreuses lacunes de nos bibliothèques. A ce propos, si vous n’avez pas encore souscrit pour leur première parution (Primum Mobile, de Placidus de Titi et préfacé par Robert Amadou), référez-vous au papier qui est glissé dans ces pages : il serait dommage de vous en priver ! Pour en revenir à Morin, ce livre 22 de son Astrologia Gallica traite des directions primaires. C’est un véritable traité sur le sujet, très complet. En attendant qu’il paraisse un jour en français (on peut toujours espérer…), c’est un outil indispensable à tous les praticiens qui comprennent l’anglais.

MORPURGO Lisa, Il Convitato di pietra – Trattato di astrologia dialettica, Éditions Longanesi & C. IS30 ++

Étonnant livre que celui-ci, qui a d’ailleurs eu un grand succès en Italie. L’auteur nous convie à une longue réflexion, issue de ses nombreuses années de pratique.
L’ouvrage est intéressant du point de vue théorique et devrait permettre à tout un chacun d’attiser ses neurones. Cependant, les propos de l’auteur sont par moments quelque peu hasardés. Ainsi, un nouveau système d’exaltations planétaires est proposé qui, de prime abord, semble cohérent ; mais, en y regardant de près, des doutes émergent, puisque Mme Lisa Morpurgo ne se tient pas entièrement aux règles qu’elle propose. Mentionnons aussi l’hypothèse, à laquelle l’auteur est attaché depuis des années, selon laquelle il y aurait encore deux nouvelles planètes après Pluton : X et Y, et celle d’un deuxième zodiaque, spéculaire à celui que nous connaissons.

MOTHE Florence, Faites naître votre enfant sous une bonne étoile, par Florence Mothe, Ed. du Rocher, 1997. IS39 -

Donnant une interprétation pour chaque jour de naissance au cours de 1997, voilà un livre prouvant que l’astrologie ne doit pas être mise entre toutes les mains, et certainement pas celles de l’auteur. Heureusement, outre ses commentaires creux, dans six mois il aura déjà perdu toute sa valeur, que l’on cherche désespérément à lui attribuer. Pauvres Kepler et Ptolémée, auxquels référence est faite en quatrième de couverture…

NEGRI Clara, Fatti & misfatti dell’astrologia, Éditions Dialma. IS29 ---

Sous une très belle couverture (mais extrêmement peu pratique pour une bibliothèque) une astrologue relate les faits qui prouvent la valeur de l’astrologie mais aussi les méfaits qui en démontrent les faiblesses.
Si l’auteur fait son propre mea culpa quant à ses interprétations erronées, il est dommage que l’ouvrage cumule les fautes, notamment dans la partie technique, où le lecteur expérimenté est invité à effectuer « d’éventuels contrôles ». Et bien, il faut espérer que cet ouvrage ne tombe pas dans des mains inexpérimentées car les erreurs se succèdent : signalons notamment une inversion dans les thèmes proposés (pp. 126-129), qui se répercute dans leur interprétation, ainsi que des erreurs relatives aux aspects et aux maîtrises. Sic !
Une mention « très » particulière pour la proposition relative à la technique des Révolutions Solaires, où il est question de tenir compte de l’heure de naissance « réelle » du sujet et non de celle qui correspond au retour du Soleil pour chaque anniversaire. Madame Clara Negri semble connaître un seul sens du mot « révolution », celui de changement...

PHILIBERT Myriam, Les arts divinatoires à travers les âges, Editions Dervy. IS32 ++

L’auteur, docteur en préhistoire ayant déjà publié un Guide des mythes et légendes, nous convie à un parcours historique où il est notamment question de voyance, d’oniromancie, des états de transe, de nécromancie, de présages et prodiges, des noms et nombres, du Yi King, de géomancie, de cartomancie et des différentes formes du devin (oracle, prophète, pythie, mage, chaman et sorcier). Cinq chapitres sont consacrés à l’astrologie, que ce soit dans l’Ancien Orient, en Occident, en Chine ou en Amérique Centrale. Evitant le piège des détails trop techniques, cet ouvrage constitue une bonne introduction pour quiconque s’intéresse aux différentes formes de divination.

POSTEL Claude, John Dee – Le Mage de la ruelle d’or, Ed. Les Belles Lettres, 1995. IS34 +++

L’auteur nous convie à partager la vie du mage et astrologue John Dee, né en 1527 et décédé en 1608, ayant parcouru l’Europe de long en large, ce qui lui valut de rencontrer les plus grands (monarques, érudits et artistes) de son époque gorgée d’intrigues et de complots. John Dee, qui disposait d’une immense bibliothèque contenant quelque 4000 livres – outre son intérêt pour les mathématiques et l’astronomie – avait pour habitude d’invoquer les Esprits. Par ailleurs, il s’était évertué à rédiger de nombreux horoscopes de régnants, dont celui de la reine Marie Tudor et du roi Philippe d’Espagne – ce dont il fut accusé lors d’un procès –, ainsi que de la reine Elizabeth I d’Angleterre, qui fut très impressionnée par son analyse et le chargea de nombreuses missions.
L’ouvrage, rédigé sous forme de journal et d’une lecture particulièrement aisée, est complété par une abondante bibliographie, par une notice biographique relative aux personnages cités, par un tableau de repères chronologiques et par une carte où l’on peut suivre les différents voyages entrepris par notre héros. A recommander chaudement !

RHEIMS Nathalie, Le Cercle de Megiddo, Editions Léo Scheer, 2005. IS51 —

Salué par la critique comme un ouvrage d’une grande « exigence poétique et mystique » (dixit Eliette Abécassis in « Le Vif / L’Express »), mêlant connaissances bibliques et fondements astrologiques, ce roman avait de quoi nous interpeller et, si possible, nous séduire. Amère déception… Contrairement aux attentes, l’écriture n’est pas très recherchée et, en ce sens, le livre se lit facilement, mais nous sommes loin de la vraie littérature. Cela vaut d’autant plus que l’intrigue n’est pas très captivante et que, au fil des pages, elle est de plus en plus tirée par les cheveux, ce qui n’est pas peu dire quand on voit la crinière de l’auteur ! Mais, au-delà de l’histoire, c’est l’aspect astrologique qui est navrant tant il est rempli d’erreurs et d’approximations diverses. Cela commence par une héroïne, Maya, prétendument native de la Balance, alors qu’elle est née un 21 septembre (1979), donc résolument Vierge. On découvre aussi que tous les signes commenceraient le 21 de chaque mois, ce qui est évidemment faux et il ne faut pas être un astrologue chevronné pour le savoir. Un auteur est tout de même supposé se documenter un tant soit peu sur les sujets dont il traite… On apprend également que Saturne a son domicile en Poissons et Jupiter en Verseau, que le Cancer correspond anatomiquement aux poumons, que la Balance est un signe double (sans doute parce qu’il y a deux plateaux !), sans compter que l’ordre des crimes (il s’agit d’une intrigue policière sur fond d’ésotérisme de pacotille) déroge à la règle qui est supposée les guider, en l’occurrence celle des maîtres du jour. C’est consternant.

ROSSETTI Andrea, Breve trattato sui transiti, Blue Diamond Publisher, 1994. IS31 +

Dans ce « bref traité sur les transits », l’auteur expose de manière succincte les règles fondamentales relatives à cette approche. L’ouvrage commence par l’évaluation de la puissance quantitative des transits, suivie d’une méthode permettant de calculer celle-ci par un système de cotation. L’auteur expose ensuite son point de vue quant à la valeur qualitative des transits et à l’évaluation des contenus (Maisons et points émetteurs). Une dizaine de cas pratiques viennent soutenir les thèses développées.

SACHS Gunter, Le Dossier astrologie, Edition Michel Lafon, 2000. IS51 ++

Même si on est en droit de mettre en doute la nécessité d’une approche statistique de l’astrologie, force est de constater que nous pouvons rendre une fière chandelle à Gunter Sachs, qui a eu les moyens (intellectuels et financiers) pour se consacrer à une étude de grande envergure sur le rôle des signes du zodiaque. Certes, on pourrait rétorquer que les signes ne sont que la partie émergée de l’iceberg, mais encore fallait-il avoir le courage de s’atteler à la question… La démarche est en tout cas rigoureuse et les résultats sont le plus souvent surprenants pour ceux qui s’acharnent à nier toute valeur à notre art, mais aussi pour certains convaincus ! Parmi les nombreux thèmes abordés, on trouve notamment le mariage, le type de mort, la criminalité et la conduite automobile. Voilà en tout cas une très bonne base de réflexion.

SOBEL Dava, Longitude, par Dava Sobel, Ed. JC Lattès, 1996. IS38 +++

Bien que ne traitant pas directement d’astrologie, cet ouvrage nous concerne puisqu’il relate « l’histoire vraie d’un génie solitaire qui résolut la plus grande énigme scientifique de son temps », le problème des longitudes.
S’il ne faut pas nécessairement connaître le fonctionnement d’un moteur pour conduire une voiture, je vous conseille cependant vivement ce livre, qui se lit comme un roman. Vous y découvrirez comment et pourquoi « le parallèle de latitude zéro est fixé par les lois de la nature, alors que le méridien de longitude zéro change comme les sables du temps. » En effet, avant d’« atterrir » à Greenwich, la longitude zéro fut placée aux îles Canaries par Ptolémée et, plus tard, aux Açores, au Cap-Vert, à Rome, Copenhague, Jérusalem, et j’en passe. Mais vous y découvrirez surtout pourquoi le calcul des longitudes était si difficile, les désastres que provoqua son imprécision, et comment un homme, John Harrison, « arracha aux étoiles la localisation de la Terre et enferma le secret dans une montre de poche. »

TAEGER Hans-Hinrich, Internationales Horoskope LexikonBand 4, Verlag Hermann Bauer. IS43 +++

Sous une présentation impeccable, sans doute la meilleure parmi toutes les éditions en la matière, vous trouverez ici de nombreuses personnalités de tous bords, accompagnées d’une brève biographie (en allemand) et du thème natal. Chaque cas est identifié par des mots-clés en anglais. On peut seulement regretter que les personnalités allemandes ne soient pas davantage représentées, mais l’accès aux registres d’état civil est des plus difficiles en Allemagne. Egalement indispensables aux chercheurs, les trois premiers volumes.

TEISSIER Elizabeth, L’Homme d’aujourd’hui et les astres – Fascination et rejet, Editions Plon, 2001. IS51, Rubrique : Plaît-il Pluton ? +

Ouvrage controversé s’il en est, la retranscription de la thèse en sociologie d’Elizabeth Teissier a fait couler beaucoup d’encre. Soutenue à la Sorbonne le 7 avril 2001, elle lui a valu la mention « Très honorable ». Etonnamment, si les réactions des milieux académiques et scientifiques furent nombreuses et souvent virulentes, dans la presse comme sur l’internet, les astrologues se sont montrés relativement discrets à ce propos, du moins s’agissant de réactions « officielles ».
La pertinence sociologique de ce travail est effectivement sujette à caution car il n’est nul besoin d’être expert en la matière pour se rendre compte que la sociologie n’est ici qu’un prétexte, au sens fort du terme. On notera d’ailleurs que là où il en est question, Elizabeth Teissier se contente généralement d’un amoncellement de citations, qui alourdissent considérablement le texte et, en ce sens, on cherche en vain l’esprit de synthèse. Le reste n’est que polémique entre sociologues, et les personnes intéressées trouveront aisément d’innombrables documents à ce propos via un quelconque moteur de recherche.
Il fallait de toute façon du courage et même de l’audace pour se confronter aux milieux académiques et, en ce sens, il faut reconnaître qu’Elizabeth Teissier n’en manque pas.
Un des principaux reproches adressés à l’auteur est d’avoir utilisé sa thèse pour faire une apologie de l’astrologie et en particulier de sa propre pratique (que ce soit dans les médias, avec les politiques, via le courrier qu’elle reçoit, etc.). Il est en effet vrai que cet ouvrage (version « allégée » et corrigée de la thèse proprement dite) se sert de la sociologie pour défendre la cause astrologique, mais principalement (pour ne pas dire essentiellement) celle qu’Elizabeth Teissier seule est supposée incarner. Pour preuve, un aveu de l’auteur : « Je reçois régulièrement, via l’Argus de la Presse, les articles où je suis citée. Cela constitue un baromètre intéressant de cette lutte sans merci livrée par la science officielle à la science des astres. » (p.495) On se demande pour quelle raison il s’agirait là d’un « baromètre intéressant » et force est d’en déduire qu’à ses yeux, elle est l’incarnation de la science des astres… D’autant plus que tous les articles où elle est citée ne sont pas nécessairement le fait de scientifiques qui s’en prennent à Elizabeth Teissier ! Une telle approche aurait été compréhensible si elle s’était basée sur les articles où figurent les mots « astrologie » et « science ». C’est un peu comme si, voulant faire une recherche sur le cinéma, on se référait seulement aux articles où il est question de Liz Taylor… Par ailleurs, les exemples sont uniquement tirés de son expérience, qui vaut ce qu’elle vaut à titre personnel, mais dont la valeur exemplaire et scientifique est d’autant plus sujette à caution qu’Elizabeth Teissier est ici juge et partie.
Quant au contenu proprement dit, et pour ne prendre qu’un seul exemple, les erreurs dans les considérations d’ordre astronomique sont pour le moins étonnantes dans un texte qui devrait répondre à des exigences de rigueur scientifique. Qu’on en juge :

  • La distance entre les signes et les constellations : les signes sont « infiniment plus proches » (p.73) que les constellations. Une affirmation qui trouve un écho à la page 193 : les constellations sont « situées en quelque sorte derrière les signes … ». De tels propos sont à tout le moins stupéfiants de la part d’une astrologue professionnelle, qui fait ainsi preuve d’approximations langagières (s’il ne s’agit pas là de pure et simple méconnaissance) déconcertantes dans le contexte d’une thèse universitaire. A moins qu’elle n’assimile les signes à des objets célestes… Sans compter que, de leur côté, les étoiles qui forment les constellations sont situées à des distances très variables les unes des autres et qu’on ne peut ainsi nullement localiser les constellations en des profondeurs spatiales quelconques.
  • Une chronologie fantaisiste : « lorsque l’astrologie fut codifiée, au début de l’ère chrétienne (principalement par Ptolémée, puis par Manilius), il y avait coïncidence entre les signes et les constellations placées loin derrière ceux-ci. » (p.77) A elle seule, cette affirmation vaut son pesant d’or tant elle est truffée d’erreurs. Outre qu’on y retrouve l’idée que les constellations sont « derrière » les signes, il faut préciser que – contrairement à ce que laisse supposer le texte – Manilius vécut avant Ptolémée. Qui plus est, il n’y a jamais eu de coïncidence entre signes et constellations, mais simplement une coïncidence entre le 0° du signe du Bélier et le début de la constellation Aries (Bélier). Enfin, puisque l’auteur affirme à peine quelques lignes plus haut que le changement d’ère (s’agissant de la précession des équinoxes) se fait en 2176 ans environ, qu’à la même page il est indiqué que nous entrons actuellement dans l’ère du Verseau, partant de l’an 2000, ladite coïncidence aurait dû se produire aux environs de l’an -176 et non à l’époque de Ptolémée, qui vécut au IIe siècle de notre ère.
  • La confusion entre signes et constellations : le « point vernal quitte actuellement les Poissons pour entrer dans le signe du Verseau » (p.77). De même, une ère « correspond au temps que met le point vernal à parcourir (à reculons) un signe de 30 degrés » (p.95). Rappelons que le point vernal (ou point gamma) correspond au 0° Bélier, autrement dit à l’un des deux points d’intersection de l’écliptique avec l’équateur céleste, qui marque l’équinoxe de printemps. Il est donc absurde de parler du « tour complet du point vernal sur l’écliptique » (p.77). Actuellement, le point vernal est positionné quelque part entre la constellation (et non le signe) des Poissons et du Verseau (ces deux constellations se chevauchent). Quoi qu’il en soit, Elizabeth Teissier a donc raison de dire « que la confusion est grande sur cette question (…) » (p.77) et d’ajouter que « l’explication (…) n’est guère facile (…) à comprendre » (id.). Cela semble bien indiquer que, dans sa thèse, en lieu et place d’astrologie, elle ne parle que d’elle-même, qui n’a pas compris le principe de la précession des équinoxes et qui ne peut donc en donner que des explications confuses !
  • Un astrologue qui donne son nom à une étoile… : « l’abbé Nicoullaud, alias Fomalhaut (on a donné son nom à une étoile fixe au début des Poissons), (…) » (p.130). C’est exactement le contraire qui s’est produit : le nom de cette étoile provient de l’arabe (littéralement « la bouche du poisson ») et l’abbé Nicoullaud l’a adopté comme pseudonyme. Qui plus est, Fomalhaut n’a rien à voir avec la constellation des Poissons puisqu’il s’agit de l’étoile la plus brillante du Poisson Austral… Après la confusion entre les signes et les constellations, voici celle entre les constellations elles-mêmes !
  • Un zodiaque superposé à l’écliptique : on découvre d’une part que c’est sur « (…) l’écliptique (que) se trouve le zodiaque (…) » (p.572). Plus loin (p.574), il est indiqué que l’écliptique « n’est autre que le zodiaque ». Cela laisse supposer que toutes les planètes se meuvent sur l’écliptique, ce qui signifie faire fi de leur déclinaison… Pour rappel, le zodiaque ne se trouve pas sur l’écliptique et il n’est pas l’écliptique puisqu’il l’entoure de part et d’autre.
  • Le point vernal accéléré : le point vernal « recule légèrement de 72" par an (…) sur le zodiaque (…). » (p.576) Outre que le point vernal recule par rapport aux constellations, et non au zodiaque, il le fait de 50" par an et non de 72". Le chiffre 72 concerne effectivement la précession des équinoxes, mais pas du tout de la manière dont Elizabeth Teissier l’entend puisque le point vernal recule (toujours par rapport aux constellations et non aux signes) d’un degré tous les 72 ans.
  • Les erreurs et les approximations purement astrologiques sont également nombreuses, mais cet échantillon est suffisamment exemplaire. Sans parler d’autres digressions diverses et d’une certaine légèreté en matière de déontologie car, en raison des nombreux détails divulgués, certaines personnes citées en exemple pourraient facilement se reconnaître, même si leur nom n’est pas expressément cité. Voilà donc un ouvrage qui, contrairement à ce qu’il semble prétendre, ne sert pas les intérêts de l’astrologie. Au contraire…

VERNERET Gilles, Les degrés existentiels, Ed. du Rocher, 1997. IS38 +++

Fruit d’un long et patient travail, il est difficile d’attribuer sa juste valeur à cet ouvrage : elle ne pourra se révéler que dans le moyen et long terme, par une application attentive de la symbolique de chaque degré du zodiaque proposée par l’auteur. Pour ma part, ayant mis certains cas « à l’épreuve » des « métaphores » proposée pour chaque degré – auxquels sont associés la symbolique du tarot et du Yi-king – , je peux en déduire qu’elles sont dignes d’intérêt. Bien plus d’actualité (dans son langage et son imagerie) que les autres productions du même registre, ce livre n’est pas à lire : il est à étudier et à expérimenter au fil du temps. Qui plus est – outre la préface de Robert Amadou qui, à elle seule, vaut le détour – , l’expression « le livre du destin hasardeux » est tellement poétique !


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